Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/152

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sier, ainsi que celle de ses doigts, elle enchanta le beau Chasseur, qui n’avoit pas besoin de lui trouver ce charme nouveau pour être le plus amoureux des hommes.

Les Nayades étonnées de la perfection de ce qu’elles entendoient, qui étoit si au-dessus des serenades que Lisimene leur donnoit d’ordinaire, avoient peine à croire que celle-là partit de la même personne. Elles étoient attentives sous les eaux, n’osant respirer de peur de les émouvoir de leur haleine, pour ne pas perdre le moindre ton de cette charmante musique : Liron n’étoit assurément point fâchée qu’elles en profitassent ; mais à parler naturellement, ce n’étoit pas ce qui l’occupoit alors, ne songeant plus en ce moment qu’il y eût quelqu’un dans le monde, à l’exception de son Chasseur ; & entre nous, cet