Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/166

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qu’en nous connoissant davantage, nous ne trouverions que la certitude d’un obstacle que je redoute, & qui, si j’osois m’expliquer, ne serviroit qu’à vous découvrir que Liron, toute Bergere qu’elle vous paroît, ne peut être unie à vous.

Quels sont-ils ces obstacles que je ne puis vaincre, s’écria le malheureux Chasseur ! Seriez-vous engagée sous les loix de l’himen ? Un autre est-il possesseur du bonheur où j’aspire ? Non, reprit-elle, je n’ai point encore d’autres engagemens que ceux d’obéir à mon Pere & à la raison : mais l’inégalité de nos conditions est plus que suffisante… Si ce n’est que cette raison qui vous arrête, interrompit cet Amant, c’est un obstacle si léger, qu’il ne doit pas vous retenir. Que m’importe l’état où je vous vois, cette