Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/17

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Mais je voudrois que vous en dussiez la conquête à votre seule beauté ; & pour cela il ne faut pas que le Chasseur soupçonne que la coqueterie ait quelque part à vos démarches, c’en seroit assez pour lui inspirer plus de mépris que d’amour : & si vous voulez m’en croire, vous vous présenterez à ses yeux telle que vous êtes, vous contentant d’être parée de vos propres charmes.

Le sentiment de Cristaline n’étoit pas celui de la Princesse ; cette derniere n’osoit présumer assez de ses appas, pour espérer qu’ils prévaudroient sur l’affreux équipage où Richarde l’avoit mise. Mais outre sa docilité naturelle, elle avoit une confiance entiére dans la bonté & la prudence des Nayades. De plus, la honte d’avoir pensé à faire une telle démarche pour plaire à un inconnu