Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/181

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point qu’il les lui donneroient de conduire ses moutons du côté de la fontaine. Elle lui auroit obéi sans murmurer, s’il lui avoit ordonné de s’en éloigner. À bien plus forte raison se soumit-elle à un commandement qui flatoit malgré elle ses plus chers désirs.

Le nouveau Berger qui n’étoit pas encore arrivé leur laissant à l’un & l’autre le tems de s’entretenir, donna au Roy celui d’expliquer à la Princesse ses mesures qu’il vouloit prendre pour assurer leur repos. Elle n’osoit renouveller à son pere les instances qu’elle lui avoit faites la veille, de lui prescrire la conduite qu’elle devoit tenir. Quoiqu’elle fût déterminée à obéir, elle appréhendoit que ce qu’il lui prescriroit ne fût pas de son goût ; elle s’en croyoit même assurée. Mais elle n’en témoignoit rien, & attendoit