Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/188

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opinion très-avantageuse de vous.

Le beau Berger, qui avoit été si allarmé de la vûë du pere de Liron, se trouva tout encouragé par un accuëil qu’il n’auroit osé attendre, & dont il fut enchanté.

Mon pere, lui dit-il, avec beaucoup de respect, je ne puis vous exprimer que foiblement la satisfaction que je sens de pouvoir vous protester que ma tendresse pour votre aimable fille est infinie. Je lui ai offert ma main, je l’ai priée de l’accepter : mais quoique ce fût avec autant de sincerité que d’amour, des offres qu’elle méritoit si bien n’ont pû la prévenir en ma faveur. Elle ne parle que d’obstacles insurmontables qu’elle n’a jamais voulu me découvrir. Serait-il possible que vous eussiez assez de bonté pour moi pour daigner les applanir ?

Ma fille avoit raison (reprit le