Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/202

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qui s’étoient faits remarquer entre nous dans notre enfance, nous étions si jeunes lorsqu’on nous avoit séparés Lisimene & moi, que n’en ayant pas entendu parler depuis, j’en avois entierement perdu l’idée, me souvenant à peine que quand j’étois auprès d’elle on disoit qu’elle étoit belle. Mais alors je me rapellai ce souvenir, & je fus touché des loüanges qu’on donnoit à son excellent caractere, c’étoit ce qui me flatoit le plus, ne me representant aucuns des traits de cette jeune Princesse. Supposé que ma mémoire eût été assez fidelle pour me retracer ceux d’un enfant de quatre ans ; je n’en aurois pas pû tirer un fort grand secours pour me peindre sa beauté présente.

Cela ne m’empêcha point de passer la nuit dans une très-agréa-