Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/205

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qu’il ne se disposât à me presenter au Monarque, à qui nous avions tant d’obligations. Mais ma surprise fut extrême, quand au lieu de s’acquitter de ce juste devoir, il me déclara qu’il n’y avoit plus d’autre Roy que lui. Vous le voyez en moi, Prince (me dit-il) j’ai travaillé pour vous, & j’ai acquis un trône qui ne vous peut manquer à moins que vous-même en agissiez d’une façon qui vous en rende indigne, comme a fait Bon & Rebon, de qui l’incapacité a porté son peuple à le détrôner & à me mettre à sa place.

Je fus surpris de cette nouvelle inopinée, que je ne pus trouver de termes pour lui répondre. Je me contentai de lui rendre mes hommages en mettant un genou à terre, & en lui baisant la main. Mais mon pere, oserois-je vous le dire, loin de sentir aux