Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/207

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de repos. Quoique dans le vrai ce ne fût que pour rêver en liberté à ce malheureux évenement, & pour me préparer à composer mon visage en cachant mes sentimens. Car si l’ambition m’avoit ouvert le cœur à la joye, quand j’avois crû me trouver heritier légitime d’un grand Royaume, ce cœur n’y avoit été accessible que tandis que j’avois pû aspirer à cette gloire sans le secours du crime, & je détestois la grandeur au prix où elle m’étois offerte. Les Solitaires à qui je devois mon éducation, n’avoient jamais essayé à me dégoûter de la douceur de régner ; mais ils m’avoient fait une peinture affreuse de l’état où se trouvoit un Roy qui ne devoit ce titre qu’à une injuste usurpation ; me répétant sans cesse, qu’en portant la couronne, ou en menant une vie