Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/211

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sembloit m’attendre ; je déplorois l’infortune d’un grand Roy, & celle d’une belle Princesse, réduits l’un & l’autre à errer par le monde, vagabonds, où manquant des choses les plus nécessaires à la vie. Ce douloureux spectacle que je me representois aussi vivement que si mes yeux en eussent été les témoins, m’arrachoit des larmes sinceres, me rendant presqu’insensible aux honneurs & aux plaisirs dont j’étois environné. Le Roy Ambitieux n’y faisoit aucune attention ; il n’en avoit qu’à ce qui le pouvoit affermir dans son usurpation, & d’ailleurs l’indifference qu’il avoit naturellement pour moi, ne lui permettoit pas d’observer mes sentimens, Toute sa tendresse étant déterminée en faveur de mon frere, qui ne venoit que de naître quand il m’envoya chez