Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/214

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Roy fugitif, en proposant de sa part au Roy regnant de le laisser paisible possesseur de la Courone qu’il avoit usurpée, & de me faire épouser Lisimene. Le Visir ajoûtant hardiment qu’il n’y avoit point d’autre moyen d’appaiser la Justice céleste, le murmure du Peuple, & de me donner un droit légitime au rang qu’il me destinoit.

Quand j’appris cette proposition, elle me parut si avantageuse, que ne doutant point que le Roy Ambitieux ne l’acceptât avec joye, j’en eus une extrême satisfaction. Mais elle fut de peu de durée, puisque j’appris presqu’au même tems, que loin d’y consentir, mon pere l’avoit refusée audacieusement ; qu’elle n’avoit servi qu’à renouveller sa fureur & à lui faire offrir un nouveau prix au scelerat qui seroit capa-