Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/218

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cela des peines inutiles, & contre ses désirs je me trouvai à la tête de cent mille hommes.

Je fus heureux dans mon expédition ; sans vous faire ici le récit de cette guerre, il me suffit de vous dire, que je réduisis notre ennemi en moins de deux ans à demander la paix, qu’il n’obtint qu’à des conditions très fâcheuses.

Après avoir assuré mes conquêtes, je me rendis auprès du Roy mon pere, qui satisfait de ma conduite, me reçut d’une façon assez obligeante. Mais la Reine ne put prendre sur elle de me regarder favorablement ; au contraire, je trouvai que ses froideurs redoubloient à proportion des loüanges que je recevois ; & que les témoignages d’affection que me donnoit la Cour & le Peuple lui faisoient une peine qu’elle