Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/221

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voit, disoit-il, conquis que pour moi, & qu’il ne cherchoit à rendre plus puissant, que dans le dessein de me faire un sort plus glorieux, auroit dû m’y engager. Je ne les abordois point sans ressentir les mouvemens tumultueux d’une horreur involontaire, dont les fondemens m’étoient entierement inconnus, quoique j’en ressentisse les agitations. Malgré les promesses tant de fois réitérées par Ambitieux, j’ai mille fois regretté d’être né d’un sang aussi coupable, & de ne pas devoir plutôt le jour à l’infortuné Bon & Rebon : j’aurois partagé sa fuite & ses disgraces avec plus de satisfaction & de tranquilité, que je n’en ai à joüir d’une fortune si injustement acquise, & je préfererois l’avantage de vivre inconnu avec lui, au malheur de régner avec celui dont ma