Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/227

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Cour, tout ce qui m’en éloignoit m’étoit également agréable ; d’autant mieux que la Reine ne poussa point sa haine jusqu’à m’ôter les moyens de rendre autant que je le pourrois ma solitude supportable, & qu’il me fut permis d’y transporter tout ce que j’imaginois pouvoir m’y desennuyer sans qu’elle essayât à y mettre d’obstacle ; les sentimens qu’elle a pour moi ne me permettant pas de me flater que ce fût pour me faire plaisir, je n’attribuai cette sorte d’indulgence, qu’au désir qu’elle avoit de me mettre en état de ne point regretter la Cour, & de n’avoir aucunes raisons pour souhaiter d’y revenir, se fiant plus pour me tenir éloigné, au bien être que j’aurois dans mon éloignement, qu’à des sermens, & qu’elle ne me rendoit pas assez de justice pour croire qu’ils fussent suffisans pour me retenir.