Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/38

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avoient donné occasion à une malédiction. Quand quelqu’un étoit couroucé contre ses ennemis il souhaitoit qu’ils fussent obligés d’aller chercher de la farine au moulin de malheur.

Ce fut à ce terrible moulin que Richarde ordonna à Liron de conduire son bled. Cette proposition la fit trembler : mais les arrêts qu’on lui prononçoit étoient sans appel, & il ne lui fut pas permis de faire la moindre représentation ; au contraire la répugnance qu’elle témoignoit ne servoit qu’à combler de joye ses ennemies, de sorte qu’il fallut partir sans différer. Par bonheur, elles ne s’avisérent pas de lui ôter sa Houlette & son Castor. On lui donna un vieil Asne boiteux, chargé de deux sacs de bled, & on lui défendit surtout de ne le pas abandonner, lui ordonnant de le ra-