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aggraver leur sort, et ravir les espérances qu’ils auroient fondées sur les nouvelles lois[1]

D’après ce moyen, concevez quelle force repressive vous aurez dans vos colonies. Cette force placée naturellement sur tous les points qui peuvent être attaqués, peut donner l’éveil à toute la colonie, et être employée avec succès par des hommes intelligens, sur-tout dans un pays couvert et montagneux comme le sol des colonies.

Je sais bien que le moyen que je propose ici, n’aura pas l’approbation de ces hommes perfides qui se nourrissent encore d’espérances criminelles d’indépendance et de contre-révolution. Mais il est aussi de véritables Français, attachés à la mère-patrie et à ses nouvelles lois, qui sauront contenir les méchans, et les forcer à partager ensemble le bonheur que le nouveau gouvernement leur offre.

Il reste maintenant à rassurer les colons sur leurs propriétés car il semble à quelques-uns qu’on ne sauroit améliorer le sort de leurs esclaves, qu’en réduisant les maîtres à la plus affreuse misère. Ce que je dirai à ce sujet, ne s’adressera qu’aux colons de bonne foi, et qui ne sont qu’égarés par leurs intérêts mal calculés. Quant à ceux de mauvaise foi, et ceux dont l’orgueil les assimile aux ennemis de toute légalité, et qui veulent tout sacrifier pour cette fole passion, nous savons d’avance qu’ils n’entendroient à rien. Coalisés avec nos ennemis de Coblentz, ils ne respirent que pour déchirer le sein

  1. Lorsque Charles Vilette a dit dans le Patriote François, n° 1270 : Donnez à vos nègre la liberté, et vous couvrez le sol des colonies de cambattants, il n’a voulu parler que de cette liberté préparée dont je parle moi-même, qui conduisant les noirs à joindre une propriété à nos jouissances et leur liberté doublera leurs forces pour combattre nos ennemis, qu’ils regarderont alors comme les leurs.