Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 10, 1839.djvu/331

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l’Océan par l’heureuse position de ses îles. Il y a deux de ces dernières qui donnent au bassin son caractère général, et à une longue ligne de côtes, tandis que plusieurs qui sont plus petites servent d’ornement au hâvre et au paysage. Entre la baie de Rariton et celle de New-York, il y a deux communications, une entre les îles des États et de Nassau, appelée les Narrows, qui est le canal ordinaire par lequel les vaisseaux entrent dans le port, et l’autre, entre l’île des États et le continent, et qui est connue sous le nom de Kilus. C’est par le moyen du dernier que les vaisseaux passent dans les eaux voisines de New-Jersey et ont accès à tant de rivières de cet État. Mais tandis que l’île des États est si utile à la sûreté et à la facilité du port, celle de Nassau a d’heureux résultats sur une grande étendue des côtes. Après avoir abrité la moitié du hâvre contre l’Océan, elle approche si près du continent, que l’étroit passage qui se trouve entre eux n’a que la distance de deux encablures, et s’étendant vers l’est, pendant la distance de cent milles, il forme un large et beau détroit. Après avoir passé près d’un archipel qui se trouve à environ quarante lieues de la ville, les vaisseaux peuvent par une autre issue gagner la pleine mer.

Les marins comprendront facilement que la marée doit nécessairement refluer vers ces bras de mer par différentes directions. Le courant qui pénètre par Sandy Hook (scène d’une partie de cet ouvrage) coule à l’ouest dans les rivières de Jersey, au nord dans l’Hudson, et à l’est le long du bras de mer qui se trouve entre l’île de Nassau et le continent. Le courant qui arrive par Montauk, où l’extrémité orientale de Nassau élève le vaste bassin du détroit, remplit les rivières du Connecticut, et joint la marée de l’ouest dans un lieu appelé Throgmorton, à vingt milles au-delà de la ville.

Comme l’étendue des bras de mer est immense, il est à peine nécessaire de dire que la pression d’une telle nappe d’eau rend les courants, dans les passages étroits, excessivement rapides. Puisque légale répartition de l’élément, qui dépend des lois naturelles, doit partout où il se trouve un manque d’espace, redoubler de vélocité, il y a conséquemment une marée rapide dans toute l’étendue qui se trouve entre le hâvre et le Throgmorton ; s’il est permis de se servir d’une comparaison poétique, on peut dire que, dans la partie la plus étroite du canal, l’eau s’élance de la terre comme une flèche s’élance d’un arc. En conséquence