Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 14, 1839.djvu/8

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en Angleterre, on est disposé à ridiculiser tout ce qui est extraordinaire ; mais l’Amérique est à une assez grande distance de ma résidence habituelle, pour me mettre à l’abri du ridicule. Il faut que le monde sache la vérité, et je ne vois pas de meilleur moyen que de recourir à votre entremise. Tout ce que je vous demande, c’est que l’ouvrage soit bien imprimé, et que vous m’en envoyiez un exemplaire à Householderhall, comté de Dorset, en Angleterre, et un autre au capitaine Noé Poke, à Stonington, comté de Connecticut, dans votre propre pays. — Mon Anna prie le ciel pour vous, et est votre amie pour toujours. Ne nous oubliez pas. »

« Votre affectionné,
« House Holder. »


Je me suis exactement conformé à cette demande, et ayant envoyé les deux exemplaires à leur destination, les autres sont au service de ceux qui se trouveront d’humeur à les payer. En retour de l’exemplaire envoyé à Stonington, je reçus l’épître suivante :


« À bord du Debby et Dotty. — Stonington, 1er avril 1835.

« À l’auteur de L’Espion, Esq.

« Cher Monsieur,

« Votre présent m’est parvenu, et m’a trouvé en bonne santé. J’espère que ces lignes ne seront pas moins heureuses à votre égard. J’ai lu le livre, et je dois dire qu’il s’y trouve quelque vérité, autant qu’on peut en trouver dans un livre autre que la Bible, l’Almanach et les Lois de l’État. Je me souviens fort bien de sir John, et je ne dirai rien contre ce qu’il certifie, par la raison que des amis ne doivent pas se contredire l’un l’autre. Je connaissais aussi les quatre Monikins dont il parle, quoique ce fût sous des noms différents. Miss Poke dit qu’elle serait émerveillée si tout y était vrai, ce que je ne lui dirai pas, attendu qu’un peu d’incertitude rend une femme raisonnable. Quant à ce que je puis naviguer sans géométrie, ce n’était pas une chose à mettre dans