le moyen d’une barque de canal, les voitures qui roulent maintenant avec tant de rapidité le long de ses rives n’existant pas encore à cette époque. Chacun fut enchanté des paysages ; car, quoiqu’ils différassent essentiellement de ceux qu’on avait traversés la veille, ils n’étaient pas moins admirables.
À un point où il fallait prendre le chemin conduisant à la demeure de M. Effingham, des voitures qui lui appartenaient attendaient les voyageurs, et ils y trouvèrent aussi M. Bragg, qui avait supposé que cette marque d’attention serait agréable aux jeunes dames ainsi qu’à son patron.
CHAPITRE IX.
os voyageurs passèrent plusieurs heures à gravir les montagnes
par une route digne en tout point de ces profondes ornières
tracées par des charrettes en France. Mademoiselle Viefville protesta
vingt fois dans le cours de la matinée que c’était grand dommage
que M. Effingham n’eût pas le droit de corvée, afin de faire
tenir en meilleur état les approches de sa terre. Enfin ils arrivèrent
au sommet, point où tous les ruisseaux commençaient à
couler vers le sud, et où la route suivait un niveau passable. Pendant
quelque temps ils avancèrent plus rapidement, et ils continuèrent
deux ou trois heures à marcher d’un assez bon pas. Alors
Aristobule dit à ses compagnons que, d’après les instructions qu’il
avait reçues de M. John Effingham, il avait ordonné au cocher
de prendre une route qui s’écartait un peu du chemin direct de
Templeton.
— Je m’en étais aperçu, dit M. Effingham, mais j’en ignore la raison. Nous sommes sur le grand chemin de l’ouest.
— Précisément, Monsieur ; le tout suivant les ordres de M. John Effingham. Nous aurions épargné beaucoup de chemin, et, suivant moi, de fatigue aux chevaux, si nous avions suivi tranquillement les bords du lac.
— John nous expliquera ses motifs en temps convenable, ré-