Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 16, 1839.djvu/166

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salon, et vous trouverez dans le jeune Wenham un homme qui s’imagine être un partisan d’une nouvelle école, quoique ses préjugés et sa dépendance mentale soient presque aussi visibles que celle du pauvre Howel.

L’arrivée de nouvelles visites, et notamment de plusieurs dames, força Ève de remettre à une autre occasion l’examen du caractère de M. Wenham. Elle revit plusieurs jeunes personnes qu’elle avait laissées enfants, et dont quelques-unes étaient même déjà chargées de tous ces soins qui pèsent si lourdement sur la jeune femme américaine.


CHAPITRE XIII.


Il faut rester à genoux plus longtemps. — Je suis à supplier.
La reine Catherine.



Les Effingham furent bientôt régulièrement établis chez eux, et les politesses d’usage furent promptement échangées. Ils renouèrent leurs anciennes liaisons et firent quelques nouvelles connaissances. Les premières visites furent une sorte de tâche mais les choses ne tardèrent pas à reprendre leur marche ordinaire, et comme jouir du repos de la vie de campagne était leur premier but, ce moment d’agitation fut bientôt oublié.

Le cabinet de toilette d’Ève donnait sur le lac. Environ huit jours après son arrivée, elle y était avec Annette, qui, suivant sa coutume, l’aidait à s’habiller, tandis que Nanny Sidley, toujours jalouse, sans le savoir, de quiconque servait sa jeune maîtresse, préparait tout ce qu’elle s’imaginait que sa chère enfant pourrait avoir envie de mettre ce matin. Grace y était aussi. Elle s’était échappée des mains de sa femme de chambre pour consulter un de ces ouvrages qui rendent compte de l’extraction des familles nobles de la Grande-Bretagne, dont Ève avait un exemplaire au milieu d’une grande quantité de livres de routes, d’almanachs de Gotha, de guides de la cour, et d’autres ouvrages du même genre, qu’elle avait emportés dans ses voyages.

— Oh ! le voici ! s’écria Grace avec cette vivacité qu’on montre souvent quand on a enfin réussi à trouver ce qu’on a cherché longtemps.