Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 16, 1839.djvu/356

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— Certainement, Édouard. J’espère qu’à votre âge vous n’en êtes pas à apprendre ma généalogie.

— Nous désirons établir une parenté entre vous et Paul ; cela n’est-il pas possible ?

— Je donnerais la moitié de ma fortune, Ève y consentant, pour que cela fût. Mais quelle raison y a-t-il de supposer que cela soit probable ou même possible ?

— Vous savez sans doute que Powis est le nom du protecteur de sa jeunesse, de son père adoptif, et que son véritable père se nommait Assheton ?

— Assheton ! s’écria John de manière à prouver que c’était la première fois qu’il entendait parler de ce fait.

— Certainement ; et comme il n’y a qu’une famille qui porte ce nom, dont l’orthographe est un peu singulière, car voici ce nom écrit par Paul lui-même sur cette carte, — nous avons pensé qu’il devait être votre parent. J’espère que nous ne serons pas trompés dans notre attente.

— Assheton ! — Comme vous le dites, c’est un nom dont l’orthographe est extraordinaire, et je ne connais qu’une famille qui le porte dans ce pays. Est-il possible que Powis soit véritablement un Assheton ?

— Sans aucun doute, s’écria Ève ; c’est lui-même qui nous l’a dit. Son père se nommait Assheton, et sa mère était…

— Qui ? demanda John Effingham avec une véhémence qui fit tressaillir M. Effingham et sa fille.

— C’est plus que je ne puis dire, car il ne nous a point appris le nom de famille, de sa mère. Mais comme elle était sœur de lady Dunluce, femme du général Ducie, père du capitaine qui est notre hôte en ce moment, il est probable qu’elle se nommait Dunluce.

— Je ne me rappelle aucun parent qui ait fait un pareil mariage ni aucun qui ait pu le faire, et pourtant je connais personnellement et intimement chaque Assheton de ce pays.

M. Effingham et sa fille se regardèrent d’un air de désappointement, car ils pensèrent sur-le-champ qu’il fallait qu’il y eût des Assheton d’une autre famille.

— Sans l’orthographe singulière de ce nom, dit M. Effingham, je supposerais qu’il existe des Assheton qui nous sont inconnus. Mais il est difficile de croire qu’il y ait des individus de cette famille respectable dont nous n’ayons jamais entendu par-