Dunwoodie donna ses ordres à voix basse à un officier subalterne, et fit signe au colporteur de se retirer. L’interruption que cet incident avait apportée aux plaisirs de cette réunion fit qu’on ne songea pas à prolonger la séance. Les officiers se retirèrent dans leurs quartiers respectifs, et bientôt on n’entendit plus d’autre bruit que celui du pas lourd du factionnaire qui montait la garde sur la terre gelée devant la porte de l’hôtel Flanagan.
CHAPITRE XVII.
L’officier à qui Dunwoodie avait confié le soin de garder le prisonnier se débarrassa de cette charge en faveur du sergent de garde. Le présent du capitaine Wharton n’avait pas été perdu pour le jeune lieutenant ; il lui semblait que tous les objets qu’il avait sous les yeux étaient saisis d’une envie de danser inexplicable, et il se sentait hors d’état de résister à la nature qui lui prescrivait le repos. Après avoir recommandé au sous-officier de veiller sur le prisonnier avec la plus grande exactitude, il s’enveloppa dans son manteau, s’étendit sur un banc devant le feu, et ne tarda pas à jouir du sommeil dont il avait besoin. Un hangar grossièrement construit s’étendait sur toute la longueur du derrière des bâtiments, et à l’une des extrémités on avait pratiqué une petite chambre qui servait principalement de dépôt pour les outils du labourage. Le désordre du temps en avait fait disparaître tous les objets qui pouvaient avoir quelque valeur, et lorsque Betty Flanagan s’était installée dans la maison, elle avait choisi ce réduit pour en faire sa chambre à coucher et le magasin de toutes ses richesses. Les bagages et le superflu des armes avaient aussi été placés sous ce hangar, et un factionnaire veillait nuit et jour à la sûreté de ces trésors réunis. Une autre sentinelle, chargée de veiller sur les chevaux, pouvait aussi voir l’extérieur de cet édifice grossier ; et comme il ne se trouvait dans la chambre dont