CHAPITRE VI.
Miss Peyton et ses deux nièces s’étaient approchées d’une fenêtre d’où elles regardaient avec un vif intérêt la scène que nous venons de décrire. Sara vit arriver ses concitoyens avec un sourire de dédain méprisant, ne voyant en eux que des hommes armés pour soutenir la cause impie de la rébellion. Miss Peyton, en considérant la bonne tenue de cette troupe, éprouvait un sentiment de satisfaction et de fierté, en songeant que c’était la colonie dans laquelle elle avait reçu le jour qui avait fourni cette cavalerie d’élite. Frances la regardait avec un intérêt profond qui bannissait toute autre pensée.
Les deux troupes ne s’étaient pas encore réunies, quand son œil perçant distingua parmi ceux qui arrivaient un cavalier au milieu de tous ceux qui l’entouraient. Son coursier semblait sentir lui-même qu’il ne portait pas un soldat ordinaire. Ses pieds ne touchaient la terre que légèrement, et sa marche presque aérienne était l’amble du cheval de bataille.
Le cavalier se tenait avec grâce sur sa selle, et déployait une aisance et une fermeté qui prouvaient qu’il était maître de lui-même comme de son cheval. Sa taille réunissait tout ce qui contribue à constituer la force et l’activité, car il était grand, bien fait et nerveux. Ce fut à cet officier que Lawton fit son rapport, et ils marchaient l’un à côté de l’autre en arrivant sur la pelouse qui faisait face aux Sauterelles.
La jeune fille sentait battre son cœur, et elle respirait à peine quand il s’arrêta un instant pour examiner le bâtiment. Elle