— Ah ! Dunwoodie ! ajouta-t-elle en sanglotant, vous allez hasarder votre vie dans un combat : songez qu’il existe un cœur dont le bonheur dépend de votre existence. Je sais que vous êtes brave, tâchez d’être prudent.
— Pour l’amour de vous ? demanda le jeune militaire enchanté.
— Pour l’amour de moi, répondit Frances en baissant la voix et en laissant reposer sa tête sur la poitrine de son amant.
Dunwoodie la serra contre son cœur, et il allait lui répondre, quand le son d’une trompette se fit entendre à l’extrémité de la vallée, du côté du midi. Après un tendre baiser, il s’arracha des bras de sa maîtresse, et se rendit au grand galop sur la scène future du combat.
Frances se jeta sur un sofa, se cacha la tête sous les coussins, et se couvrit le visage de son schall pour empêcher autant qu’il serait possible le bruit du combat d’arriver jusqu’à elle ; et elle resta dans cette situation jusqu’à ce que les cris des combattants, les décharges de mousqueterie et le pas précipité des chevaux eussent cessé de se faire entendre.
CHAPITRE VII.
La nature du pays, les bois dont il était couvert, la distance qui le séparait de l’Angleterre, la facilité que leur domination sur l’Océan donnait aux Anglais de transporter leurs forces par un mouvement rapide d’un point à l’autre sur le théâtre de la guerre, tout s’était réuni pour déterminer leurs chefs à n’employer que peu de cavalerie légère dans leurs efforts pour subjuguer les colonies soulevées.
Pendant tout le cours de la guerre, on n’avait envoyé de la