Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 6, 1839.djvu/412

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— Quand cette heure malheureuse arrivera, Natty, dit Effingham, vous ne manquerez pas d’amis pour vous rendre les derniers devoirs.

Le vieux chasseur se retourna, mais sans montrer aucune surprise, car il avait pris cette habitude des Indiens.

— Vous êtes donc venu voir les tombeaux ? dit-il ; en bien ! eh bien ! c’est une vue salutaire pour les jeunes comme pour les vieux.

— J’espère que vous en êtes satisfait, Natty, personne n’avait plus de droit que vous d’être consulté en cette occasion.

— Je ne m’y connais pas, monsieur Olivier ; mais tout cela me semble assez bien. Vous avez eu soin de tourner la tête du major du côté de l’ouest, et celle du Mohican du côté de l’orient ?

— Comme vous l’avez désiré.

— Cela vaut mieux, parce que Mohican croyait qu’ils ne devaient pas voyager du même côté. Quant à moi, je pense qu’il y a un être au-dessus de tous les autres, qui appellera à lui tous les gens de bien quand le moment fixé par sa volonté sera venu, qui blanchira la peau du noir, et qui le placera au même niveau que les princes.

— Vous ne devez pas en douter, Natty, dit Élisabeth ; je me flatte que nous serons réunis un jour, et que nous serons heureux tous, ensemble.

— Vous le croyez. Eh bien ! il y a de la consolation dans cette pensée. Mais, avant de partir, je voudrais bien savoir ce que vous dites là à tous ceux qui arrivent dans ce pays, comme des volées de pigeons au printemps, du vieux chef delaware et du plus brave homme blanc qu’on ait jamais vu sur ces montagnes.

Effingham se tourna vers le monument, et fut ce qui suit :


à la mémoire

D’OLIVIER EFFINGHAM,

MAJOR DANS LE 60e RÉGIMENT D’INFANTERIE DE S. M. B.


Recommandable
Par sa valeur comme soldat,
Par sa loyauté comme sujet,
Par ses vertus comme homme,