Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 8, 1839.djvu/420

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se réparer ; mais s’il arrivait quelque accident sérieux à ce jeune homme, je ne retrouverais jamais ma tranquillité d’esprit.

— Gardez-le donc près de vous, murmura Roderick dont la véhémence paraissait être épuisée. Partez, monsieur Wilder ! partez ! Un plus long séjour serait sans utilité.

— Je le crains, répondit notre aventurier qui, pendant le dialogue qui précède, n’avait pas cessé d’avoir les yeux fixés avec commisération sur la physionomie du jeune homme ; je le crains beaucoup. — Puisque je suis venu ici comme messager d’un autre, capitaine Heidegger, c’est à vous à me dicter la réponse que je dois faire aux propositions que je vous ai transmises.

Le Corsaire le prit par le bras et le conduisit dans une position d’où ils pouvaient voir tout l’extérieur du navire. Lui montrant alors ses mâts, et lui faisant remarquer le peu de voiles qui étaient déployées, il se borna à lui dire : — Monsieur, vous êtes marin, et cette vue doit suffire pour vous faire juger de mes intentions. Je ne chercherai, ni n’éviterai votre croiseur si vanté du roi George.


CHAPITRE XXX.


« Amenez-moi ce scélérat face à face ; placez-le à portée de mon épée : s’il m’échappe que le ciel lui pardonne aussi. »
ShakspeareMacbeth.


— Vous m’apportez la soumission du pirate ? il accepte mes offres avec reconnaissance ? s’écria le commandant du Dard, sans douter un instant du succès de la négociation, dès que son ambassadeur eut placé le pied sur son bord.