Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 8, 1839.djvu/77

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— Mais, ajouta-t-il bientôt, voilà long-temps que vous êtes à bord, et le capitaine vous attend dans sa cabine. Suivez-moi, je vous servirai de pilote.

— Arrêtez, dit Wilder ; ne serait-il pas à propos de lui annoncer ma visite ?

— Il en est déjà informé. Il ne se passe rien à bord, ici, qui ne parvienne à son oreille avant d’être mis sur le journal.

Wilder ne fit pas d’autre objection, mais se montra prêt à suivre son guide. Celui-ci le conduisit jusqu’à l’endroit qui séparait la chambre principale du reste du vaisseau, et, lui montrant du doigt une porte, il dit à demi-voix :

— Frappez deux fois ; si l’on répond, entrez.

Wilder suivit ses instructions. Il frappa une première fois ; mais, ou l’on n’entendit point, ou l’on ne voulut pas répondre. Il recommença, et on lui dit d’entrer. Le jeune marin ouvrit la porte, en proie à une foule de sensations qui trouveront leur explication dans la suite de notre histoire, et à la clarté d’une lampe brillante, il reconnut l’étranger à la redingote verte.


CHAPITRE VI.


« D’après le bon et le vieux principe qui dit : Prenne celui qui a la force, et garde celui qui peut[1]. »
WordsworthLe Tombeau de Rob-Roy.


L’appartement où notre aventurier se trouvait alors ne peignait pas mal le caractère de celui qui l’occupait. Pour la forme et pour les proportions, il n’avait rien qui le distinguât des chambres de vaisseau ordinaires ; mais l’ameublement offrait un singulier mé-

  1. C’est l’épigraphe choisie par Walter Scott pour son Rob-Roy. — Éd. »