Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t1, 1885.djvu/143

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XV

Au fond je suis resté naïf, et mon passé,
Bien que sombre, n’a pas tout à fait effacé
De mon cœur la première et candide chimère ;
Et, lorsque je rencontre allant devant leur mère,
Timides sous les yeux ardents des connaisseurs,
Deux fillettes de seize à dix-huit ans, deux sœurs
Se ressemblant, avec d’identiques toilettes,
Et portant, comme deux joyeuses goélettes
Dont les mêmes couleurs pavoisent les haubans,
Le même air d’innocence et les mêmes rubans,