Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t1, 1885.djvu/171

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A le faire bientôt devenir très savant,
Cherchait dans un coin noir de sa bibliothèque
Son vieux savoir latin et sa science grecque,
Et rouvrait ses bouquins de poussière chargés,
Se reprochant de les avoir tant négligés,
Et critiquant tout bas la Messe et l’Évangile
Qui le brouillaient avec la langue de Virgile.
Pourtant, sans honte, ainsi qu’un tout jeune garçon,
Il se remit à l’œuvre, apprenant sa leçon
Tous les jours et vivant sur son dictionnaire,
Comme lorsqu’il était au petit séminaire.
Pour mieux se souvenir, souvent il récitait
Du latin à voix haute, et, quand il s’arrêtait
Cherchant le mot perdu dans son livre d’étude,
Le vétéran disait : Amen ! par habitude.
Ils étaient donc heureux tout à fait ; et le soir
Près du berceau chéri tous deux venaient s’asseoir,
Et, le cœur attendri, silencieux, timides,
Ils contemplaient l’enfant avec des yeux humides.