Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t1, 1885.djvu/325

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


C’est un vieux aux moustaches rudes,
Galonné d’un triple chevron,
Qui hait les cagots et les prudes
Et débute par un juron.

Il a des propos malhonnêtes
Et des regards presque insultants,
Qui font rougir sous leurs cornettes
Les novices de dix-huit ans.

Croyant qu’il dort et qu’elle est seule
Si la sœur prie auprès de lui,
Vite il charge son brûle-gueule
Et siffle un air avec ennui.

Que lui font la veille assidue,
L’intérêt qu’on peut lui porter ?
Il sait que sa jambe est perdue
Et que l’on va le charcuter.

Il est furieux. – Laissez faire ;
On est très-patient ici ;
Puis il y règne une atmosphère
Qui console et qui dompte aussi ;