Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t1, 1885.djvu/356

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XXX

Sur un trottoir désert du faubourg Saint-Germain,
Près d’un discret abbé qui lui donne la main,
Le marquis de douze ans vient de la messe basse ;
En noir, en grand col blanc, timide et fier, il passe,
Mais chétif et pâli par un sang trop ancien ;
Et nul ne porte un nom plus fameux que le sien.
Il rentre, c’est le jour de sa leçon d’histoire ;
Et le prêtre médite une ruse oratoire
Pour dire au noble enfant en des termes adroits
Ce que fut son aïeul, mignon de Henri Trois.


XXXI

Elle sait que l’attente est un cruel supplice,
Qu’il doit souffrir déjà, qu’il faut qu’elle accomplisse
Le serment qu’elle a fait d’être là, vers midi.
Mais, parmi les parfums du boudoir attiédi,
Elle s’est attardée à finir sa toilette,
Et, devant le miroir charmé qui la reflète,