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histoire.


CHAPITRE III.


Assemblées des Églises sous la croix. — Prières du culte privé
et du culte public.


Nous venons de terminer une tâche déplorable. Nous avons tracé bien succinctement le code des lois de Louis XIV concernant ses sujets protestants. Nous avons dû interrompre le récit de la première renaissance du culte et de la convocation périlleuse de ses premières assemblées. Il est temps de reprendre le cours de ces faits consolants, et c’est un récit que nous ne devons plus interrompre.

On ne peut se dispenser d’abord d’apprécier les graves changements qui survinrent en France, presque aussitôt que Louis XIV eut fermé les yeux. Sous quels rapports purent-ils affecter les églises réformées ? En effet, avant de reprendre le tableau des efforts, pour ainsi dire héroïques, qui furent accomplis pour restaurer le culte réformé dans le midi du royaume, il convient de jeter les regards sur la nouvelle législation du commencement du règne de Louis XV, concernant les protestants. Le duc d’Orléans, Philippe, s’était fait décerner la régence par le parlement de Paris, et cette même assemblée, qui disposait du sort de l’État, cassa le testament de Louis XIV le lendemain même de sa mort. Les droits des princes bâtards adultérins, fils de Mme de Montespan, furent écartés, et ce fut peut-être le seul événement de la régence où la morale se trouva d’accord avec la raison politique. Le duc du Maine et le comte de Toulouse furent réduits