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histoire.

dant les Bourbons d’Espagne à Naples, eut, en quelque sorte, travaillé à l’agrandissement des deux couronnes, et eut ainsi éloigné tout prétexte que la Grande-Bretagne aurait pu saisir pour appuyer sa politique sur les mécontentements des huguenots du midi du royaume.

Toutefois la conduite de la cour envers les églises fut modifiée par celle qu’elle crut devoir tenir au milieu des partis religieux catholiques. Cette politique chez le cardinal de Fleury, couvert de la pourpre romaine, dut naturellement incliner vers la partie moliniste et vers la suprématie papale. Les jésuites reprirent de l’ascendant sur la cour. Ils persuadèrent au vieux ministre de finir les disputes de la bulle Unigenitus, foyer perpétuel d’humiliations pour tout le parti gallican, ainsi que celles du jansénisme, par une mesure qui eût paru au premier abord fort sage, la convocation et la délibération définitive d’un 1727. concile des évêques de France. Ce concile fut assemblé dans la cathédrale d’Embrun ; mais tout espoir de pacification se dissipa, dès que l’on vit le vénérable évêque de Senez obligé de courber sa tête octogénaire devant les jugements du président du concile, devant ce prélat qui devint plus tard le cardinal de Tencin, ami de cœur de Dubois, et dont les mœurs faisaient depuis longtemps le scandale de l’église. En vain le cardinal de Noailles humilia ses derniers jours1729. par une rétractation pusillanime. Le parti janséniste reprit ses forces par les déclamations satiriques de son journal des Nouvelles ecclésiastiques, et par la sévérité du parlement de Paris, qui proscrivit avec éclat l’office ultramontain de Grégoire vii Ce parti puisa surtout un esprit de fanatique résistance dans un événement assez obscur, mais qui eut de très-