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des églises du désert.

des édits, et en rectifiaient les dispositions par l’intervention du droit naturel, le pouvoir administratif de l’État ne paraissait pas disposé à suivre les errements du pouvoir judiciaire. Au contraire, les instructions de la cour paraissaient se diriger vers le but d’une sorte d’inquisition administrative, concernant les pratiques religieuses de tous les fonctionnaires du royaume. Cet examen général de conscience devait naturellement peser avec le plus de rigueur sur les protestants. Voici un exemple curieux des circulaires qui venaient de Paris, et qui furent envoyées aux provinces du midi. Il faut remarquer, par la date de cette mesure, qu’elle suivit d’assez près la chute du duc de Bourbon et son exil à Chantilly, et qu’émanant du secrétaire d’État chargé des affaires de la religion réformée, elle prouve que le système d’intolérance ne se liait pas d’une manière nécessaire à la présence de Monsieur le Duc à la première place des conseils du jeune Louis XV. L’instruction suivante fut adressée du Vigan par le subdélégué de l’intendance du Languedoc, Daudé, aux officiers de justice à Saint-Jean-du-Pin, au diocèse d’Alais : 1727.
26 juillet.
« Suivant les ordres que M. le comte de Saint-Florentin a adressés à monsieur l’intendant, en exécution de ceux que le roi lui a donnés, il m’ordonne de vous écrire que l’intention de Sa Majesté étant que tous les officiers de justice, tant royaux que des seigneurs, remplissent leurs devoirs de catholiques, il est nécessaire que vous preniez la peine de m’envoyer dans huit jours, pour tout délai, des certificats de catholicité signés du curé de votre paroisse, contenant vos noms, âges et qualités, et si vous êtes anciens catholiques ou nouveaux convertis. J’ai en même temps l’honneur de vous informer que j’ai l’ordre de comprendre