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des églises du désert.

avaient trait à la répression des mauvaises mœurs au sein des églises. Nous citerons cet article où l’assemblée jugea à propos de limiter, par la charité et la prudence, les pouvoirs discrétionnaires des consistoires, qui leur permettaient d’exercer une censure préalable sur les pécheurs prêts à s’approcher de la sainte table de la communion. « Sur la proposition qui a été faite s’il était à propos d’arrêter les pécheurs scandaleux qui s’approchent de la table sacrée, l’assemblée a été d’avis de remettre la chose à la prudence des pasteurs et des consistoires, qu’elle exhorte de faire, autant qu’il se pourra, les censures dans les consistoires ou dans les lieux autres que dans les assemblées, selon que les circonstances le permettent » (art. 24). C’est une disposition qui mérite bien d’être pesée, comme émanant de la charité profonde de ces pasteurs, qui étaient d’autant plus animés de l’esprit de support qu’ils vivaient plus près du martyre.

Ils firent toutefois une espèce d’exemple, quant à l’examen qu’ils exigèrent de Pierre Bornac, dit Laprat ou Latour, qui avait fait pendant quelque temps les fonctions de proposant dans le Poitou : « L’assemblée, après l’examen fait en deux différentes reprises sur divers points de théologie et de morale, a trouvé que ses lumières n’étaient pas suffisantes pour lui permettre d’exercer le saint emploi de ministre. C’est pourquoi elle l’a remercié de ses bonnes intentions, et l’a prié de se retirer où la divine Providence voudrait le conduire ; et a chargé messieurs les pasteurs de la province du Poitou de lui accorder les témoignages qui sont dus à sa conduite, avec défense cependant audit Bornac de s’immiscer dans aucune des fonctions du ministère, à peine, en cas