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des églises du désert.

Achard, Étienne Arnaud, Pierre et Antoine Berrard, Jean Faure, Claude Piallat, Louis Noir, et une foule d’autres réformés furent condamnés aux galères perpétuelles. Par arrêts de mai 1745, vingt-un accusés ; par arrêt du 28 septembre, cinq accusés ; par arrêt du 15 octobre, vingt-neuf accusés ; par arrêt du 6 novembre, trente-un accusés ; par arrêt du 22 avril 1746, cent quarante-cinq accusés ; par arrêt du 23 septembre, quarante-quatre accusés, furent condamnés aux galères à vie et autres peines moins fortes. Les peines étaient aussi variées que les usages des parlements le permettaient : Alexandre Porte fut condamné au carcan, au bannissement, et ses livres furent brûlés ; Joseph Lambert à la question ordinaire et extraordinaire ; Joseph Maigre de Boissette fut dégradé de son office de notaire et à l’amende. Les granges et bâtiments de Jean Isnard, de Daniel Payan, d’Abraham Thomas, de Pialla, de Jean Chirol, de Jacques Galand, de Pierre Chanas, furent démolis et rasés jusqu’à leurs fondements. Un grand nombre de femmes, les unes comme Suzanne Moignez et Madelaine Calvet, furent livrées à l’exécuteur pour être battues de verges jusqu’à effusion de sang, dans les carrefours de Grenoble ; d’autres, comme les femmes Pémingat et Marthe Martin, rasées et enfermées dans des maisons de force. Personne n’échappait à cette cruelle justice. L’arrêt du 6 novembre jugea1745. trente-un gentilshommes, et les condamna, les uns aux galères perpétuelles, tous à des amendes et à être déchus de noblesse : la marquise de Montjoux fut enfermée dans un couvent, et une lettre de cachet vint atteindre M. de Montrond, du Plan de Baye, qui fut de plus condamné à trois mille livres d’amende et à perdre la juridiction de sa terre, par arrêt du