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histoire.

innombrables travaux dont nous devrons enregistrer la mémoire.

En l’absence de renseignements détaillés et réguliers, nous nous bornerons à citer quelques dates certaines et principales. Le pasteur Antoine Court naquit en 1696, à Villeneuve de Berg, ou à la tour d’Aiguës, en Vivarais. Il fut ministre et il fut consacré de fort bonne heure. Nous avons vu quelle admirable mission il se donna, et avec quel singulier mélange de courage et de prudence il l’accomplit. Après beaucoup de travaux et de courses dans les églises du midi du royaume, au milieu des dangers (parmi lesquels il faut distinguer la tournée de 1728 et le voyage au synode national de 1744), le pasteur Antoine Court finit par s’établir à Lausanne ; là, il veillait sur le séminaire, en grande partie sa création, et il ne cessa de protéger, d’encourager et de servir les églises françaises du désert. Nous verrons que ce pasteur, si digne de toute la reconnaissance des protestants, mourut à Lausanne, en 1760, laissant un fils, le ministre Court de Gebelin. Il faut remarquer que le mot de Gebelin était un surnom de guerre pour déguiser, devant la police des persécuteurs, le nom de Court. Le surnom de Saint-Étienne fut ajouté au nom du fils aîné de Paul Rabaut. Nous verrons que tous les pasteurs du désert se servaient d’une précaution de ce genre pour cacher leur véritable correspondance. Ces précautions n’étaient pas superflues ; sans cesse ces pasteurs étaient poursuivis. Les officiers de justice et les maréchaussées avaient un signalement fort détaillé de leur personne, afin de pouvoir les reconnaître et les arrêter. Nous donnerons dans la suite un tableau de ce genre, qui nous a transmis l’apparence physique de ces hommes