Page:Corbière - Le Négrier.djvu/90

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avant que l’ennemi ne nous ripostât, fit entendre, perché sur le bossoir du vent, un long et lugubre coup de sifflet de silence… Personne ne bougeait ; les têtes étaient hautes et assurées ; toutes les bouches muettes et serrées. Arnaudault, les bras croisés et le porte-voix entre les jambes, se tenait assis sur le bastingage d’avent, fumant tranquillement son cigare, et jetant avec indifférence un coup d’œil sur les caronades de bas-bord, que les canonniers venaient de charger en quelques secondes.

Tout à coup un bruit de tonnerre nous étourdit : toute la volée de la frégate venait de jaillir avec l’éclat et la vivacité de l’éclair. Nous lui répon-