Page:Corbière - Les Amours jaunes, 1873.djvu/152

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Des jardins de l’Enfer ;
Après chaque oripeau
J’ai laissé de ma peau.

J’ai laissé toute chose
Me retirer du nez
Des vers, en vers, en prose…
Aux bornes, les bornés ;
À tous les jeux partout,
Des rois et de l’atout.

J’ai laissé la police
Captive en liberté,
J’ai laissé La Palisse
Dire la vérité…
Laissé courre le sort
Et ce qui court encor.

J’ai laissé l’Espérance,
Vieillissant doucement,
Retomber en enfance,
Vierge folle sans dent.
J’ai laissé tous les Dieux,
J’ai laissé pire et mieux.