Page:Corbière - Les Amours jaunes, 1873.djvu/276

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Hâle à toi, si tu peux, une bonne bordée
À jouer de la fille, à jouer du couteau…
Roucoulez mes Amours ! Qui sait : demain !… tantôt…

… Tantôt, tantôt… la ronde en écrémant la ville,
Vous soulage en douceur quelque traînard tranquille
Pour le coller en vrac, léger échantillon,
Bleu saignant et vainqueur, au clou. — Tradition. —

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Mais les soirs étaient doux aussi pour le Bitor,
Il était libre aussi, maître et gardien à bord…
Lové tout de son long sur un rond de cordage,
Se sentant somnoler comme un chat… comme un sage,
Se repassant l’oreille avec ses doigts poilus,
Voluptueux, pensif, et n’en pensant pas plus,
Laissant mollir son corps dénoué de paresse,
Son petit œil vairon noyé de morbidesse !…

— Un loustic en passant lui caressait les os :
Il riait de son mieux et faisait le gros dos.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Tout le monde a pourtant quelque bosse en la tête…
Bitor aussi — c’était de se payer la fête !