Page:Cormon et Crémieux - Robinson Crusoé, 1867.djvu/78

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SUZANNE.

Voyons, petite fleur d’ébène, pas de colère, de violence… Tu étais gentil tout à l’heure et tu te défigure… Hou !… qu’il est vilain.

Vendredi la regarde de côté, moitié colère, moitié riant.

TOBY.

Il a souri…

JIM–COCKS.

Laissez-moi faire maintenant !… J’ai été avocat… la larme est indiquée !

A Vendredi, en déclamant.

Te venger disais-tu !… te venger de ton maître !… Qu’as-tu donc fait pour lui… la cuisine peut-être ?…

TOBY, le poussant.

Pas en vers.

JIM-COCKS.

Pardon ! (Reprenant avec simplicité.) Et parce qu’aujourd’hui, monsieur votre cœur commence à s’éveiller… nous parlons d’ingratitude !… mais l’ingrat, c’est toi…

SUZANNE.

C’est toi, petit monstre.

JIM-COCKS.

Toi, qui oublies en un instant les bienfaits, l’affection de celui qui… enfin… est-ce clair ?

VENDREDI, ému.

Pourquoi le maître m’a-t-il dit que l’amour c’était un regard… un sourire… que l’on voyait un jour et qui s’emparait de tout notre cœur…

SUZANNE, à part.

Voilà un garçon qui saura aimer !

JIM-COCKS.

Ton maître t’a égaré… Mes enfants, il l’a égaré.

SUZANNE, vivement.

Ramenons-le.

TOBY.

Oui, mettons-nous-y tous !

SUZANNE, à part.

Ce n’est pas lui qui aurait offert à sa femme de lui survivre.