C’est lui, n’en doutons plus ; mes vœux sont exaucés,
Ma crainte est dissipée, et mes ennuis cessés.
Scène VI.
Rodrigue, enfin le ciel permet que je te voie ![1]
Hélas !
[2] ;
Laisse-moi prendre haleine afin de te louer.
Ma valeur n’a point lieu de te désavouer :
Tu l’as bien imitée, et ton illustre audace
Fait bien revivre en toi les héros de ma race :
C’est d’eux que tu descends, c’est de moi que tu viens :
Ton premier coup d’épée égale tous les miens ;
Et d’une belle ardeur ta jeunesse animée
Par cette grande épreuve atteint ma renommée.
Appui de ma vieillesse, et comble de mon heur,
Touche ces cheveux blancs à qui tu rends l’honneur,
Viens baiser cette joue, et reconnois la place
Où fut empreint l’affront que ton courage efface[3].
L’honneur vous en est dû : je ne pouvois pas moins,
- ↑ Par une erreur singulière, les éditions de 1660-64 portent :
Rodrigue, enfin le ciel promet que je te voie !
- ↑ Var. don rodr. Hélas ! c’est triomphant, mais avec peu de joie. (1638)
- ↑
Var. Où fut jadis l’affront que ton courage efface (a).
don rodr. L’honneur vous en est dû : les cieux me sont témoins
(a) Où fut l’indigne affront que ton courage efface. (1637 in-4o I.)