Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 3.djvu/176

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Va marcher à leur tête où l’honneur te demande :
C’est toi que veut pour chef leur généreuse bande.
De ces vieux ennemis va soutenir l’abord :
Là, si tu veux mourir, trouve une belle mort ;
Prends-en l’occasion, puisqu’elle t’est offerte ;
Fais devoir à ton roi son salut à ta perte ;
Mais reviens-en plutôt les palmes sur le front.
Ne borne pas ta gloire à venger un affront ;
Porte-la plus avant : force par ta vaillance[1]
Ce monarque au pardon, et Chimène au silence[2] ;
Si tu l’aimes, apprends que revenir vainqueur[3],
C’est l’unique moyen de regagner son cœur.
Mais le temps est trop cher pour le perdre en paroles ;
Je t’arrête en discours, et je veux que tu voles.
Viens, suis-moi, va combattre, et montrer à ton roi
Que ce qu’il perd au Comte il le recouvre en toi.


fin du troisième acte.
  1. Var. Pousse-la plus avant : force par ta vaillance. (1637-60)
  2. Var. La justice au pardon, et Chimène au silence. (1637-56)
  3. Var. Si tu l’aimes, apprends que retourner vainqueur. (1637-60)