Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 3.djvu/249

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rique des deux systèmes de poésie, de reproduire ici le dernier discours de ce Rodrigue devenu un peu trop vulgaire et facétieux :


De tan mentirosarey.
De tan mentirosas nuevas
donde esta quien fué el autor ?
donde esta quirodrigo.
Antes fueron verdaderas :
que si bien lo adviertes, yo
no mandé decir en ellas
sino solo que venia
a présentarle á Ximena
la cabeza de Rodrigo,
en tu estado, en tu presencia,
de Aragon un caballero ;
y esto es, señor, cosa cierta,
pues yo vengo de Aragon,
y no vengo sin cabeza,
y la de Martin Gonzalez
está en mi lanza alli fuera :
y esta le presento ahora
en sus manos á Ximena.
Y pues alla en sus pregones
no dijo viva, ni muerta,
ni cortada ; pues le doy
de Rodrigo la cabeza,
ya me debe el ser roi esposa :
mas si su rigor me niega
este premio, con mi espada
puede cortarla ella mesma.
De tan mentirosarey.
Rodrigo tiene razon.
Yo pronuncio la sentencia
en su favor.
en su favor. Ay ximena.
en su favor. Ay de mi !

Impideme la verguenza, etc.

« Le Roi : Quel est l’auteur de ces fausses nouvelles ? où est-il ? — Rodrigue : Ces nouvelles étaient très-vraies, au contraire. Remarquez-le bien : tout ce que j’ai fait annoncer, c’est que d’Aragon un chevalier venait pour offrir en hommage à Chimène la tête de Rodrigue devant vous et en présence de votre cour. Or ce sont là toutes choses bien vraies, car je viens d’Aragon, et je ne viens pas sans ma tête. Pour celle de Martin Gonzalez, elle est là dehors au bout de ma lance ; mais celle-ci, je la présente en ce moment à Chimène. Elle n’a point dit dans ses proclamations si elle la voulait ou vivante, ou morte, ou coupée. Puisque je lui porte la tête de Rodrigue, il est