Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 3.djvu/292

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gnoit à un amant aimé. Il n’y avoit point de place pour lui au premier acte, et encore moins au second ; il falloit qu’il tînt son rang à l’armée pendant le troisième ; et il se montre au quatrième, sitôt que la mort de son rival fait quelque ouverture à son espérance : il tâche à gagner les bonnes grâces du père par la commission qu’il prend du Roi de lui apporter les glorieuses nouvelles de l’honneur que ce prince lui veut faire ; et par occasion il lui apprend la victoire de son fils, qu’il ignoroit. Il ne manque pas d’amour durant les trois premiers actes, mais d’un temps propre à le témoigner ; et dès la première scène de la pièce, il paroît bien qu’il rendoit assez de soins à Camille, puisque Sabine s’en alarme pour son frère. S’il ne prend pas le procédé de France, il faut considérer qu’il est Romain, et dans Rome, où il n’auroit pu entreprendre un duel contre un autre Romain sans faire un crime d’État, et que j’en aurois fait un de théâtre, si j’avois habillé un Romain à la françoise.