Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 3.djvu/370

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C’est en séchant vos pleurs que vous vous montrerez
La véritable sœur de ceux que vous pleurez.
EtMais nous devons aux Dieux demain un sacrifice ;
Et nous aurions le ciel à nos vœux mal propice,
Si nos prêtres, avant que de sacrifier,
Ne trouvoient les moyens de le purifier :
Son père en prendra soin ; il lui sera facile
D’apaiser tout d’un temps les mânes de Camille.
Je la plains ; et pour rendre à son sort rigoureux
Ce que peut souhaiter son esprit amoureux,
Puisqu’en un même jour l’ardeur d’un même zèle
Achève le destin de son amant et d’elle,
Je veux qu’un même jour, témoin de leurs deux morts,
En un même tombeau voie enfermer leurs corps.


FIN DU CINQUIÈME ET DERNIER ACTE.


    ---...Mais toujours du secret il cache une partie
    ---...Aux esprits les plus nets et les mieux éclairés.
    ---...AuIl sembloit nous parler de ton proche hyménée,
    ---...Il sembloit tout promettre à tes vœux innocents ;
    ---...Et nous cachant ainsi ta mort inopinée,
    ---...Sa voix n’est que trop vraie en trompant notre sens :
    ---...Sa« Albe et Rome aujourd’hui prennent une autre face ;
    ---...Tes vœux sont exaucés, elles goûtent la paix ;
    ---...Et tu vas être unie avec ton Curiace,
    ---...Sans qu’aucun mauvais sort t’en sépare jamais (a). » (1641-56)

    (a) Ce commentaire de Julie sur le sens de l’oracle, dit Voltaire, est visiblement imité de la fin du Pastor fido.