Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/467

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DOM MANRIQUE

Qui vous traite le mieux, la fortune ou l’amour ?
La reine charme-t-elle auprès de Dona Elvire ?

DOM ALVAR

Si j’emporte la bague, il faudra vous le dire.

DOM LOPE

Carlos vous nuit partout, du moins à ce qu’on croit.

DOM ALVAR

Il fait plus d’un jaloux, du moins à ce qu’on voit.

DOM LOPE

Il devrait par pitié vous céder l’une ou l’autre.

DOM ALVAR

Plaignant mon intérêt, n’oubliez pas le vôtre.

DOM MANRIQUE

De vrai, la presse est grande à qui le fera roi.

DOM ALVAR

Je vous plains fort tous deux, s’il vient à bout de moi.

DOM MANRIQUE

Mais si vous le vainquez, serons-nous fort à plaindre ?

DOM ALVAR

Quand je l’aurai vaincu, vous aurez fort à craindre.

DOM LOPE

Oui, de vous voir longtemps hors de combat pour nous.

DOM ALVAR

Nous aurons essuyé les plus dangereux coups.

DOM MANRIQUE

L’heure nous tardera d’en voir l’expérience.

DOM ALVAR