Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 5.djvu/540

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Ce fils donc qu’a pressé la soif de sa vengeance
S’est aisément rendu de mon intelligence.
L’espoir d’en voir l’objet entre ses mains remis
A pratiqué par lui le retour de mon fils ;
Par lui j’ai jeté Rome en haute jalousie
De ce que Nicomède a conquis dans l’Asie,
Et de voir Laodice unir tous ses Etats,
Par l’hymen de ce prince à ceux de Prusias ;
Si bien que le sénat prenant un juste ombrage
D’un empire si grand sous un si grand courage,
Il s’en est fait nommer lui-même ambassadeur
Pour rompre cet hymen et borner sa grandeurEt voilà le seul point où Rome s’intéresse.

Cléone Attale à ce dessein entreprend sa maîtresse !
Mais que n’agissait Rome avant que le retour
De cet amant si cher affermît son amour ?

Arsinoé Irriter un vainqueur en tête d’une armée
Prête à suivre en tous lieux sa colère allumée,
C’était trop hasarder ; et j’ai cru pour le mieux
Qu’il fallait de son fort l’attirer en ces lieux.
Métrobate l’a fait par des terreurs paniques,
Feignant de lui trahir mes ordres tyranniques ;
Et, pour l’assassiner se disant suborné,
Il l’a,