Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 9.djvu/18

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que cet ouvrage, attribué à saint Bonaventure, soit de ce saint docteur. Il se seroit exprimé d’une manière plus exacte, et moins barbare. Divers traits tirés de l’Office du Saint Sacrement donnent lieu de croire qu’il n’en est pas l’auteur[1]. »

Le texte de cette édition des Louanges de la sainte Vierge, publiée dans le recueil de l’abbé Granet, est rempli de fautes involontaires. Le titre même n’est pas correct : par une méprise des plus singulières, il est ainsi conçu : Louanges de la sainte Vierge composées en rimes par Saint Bonaventure ; et mises en vers latins par Pierre Corneille. En outre, on lit vieux, pour vieil, dans l’avis Au lecteur et au vers 65 ; le rouge, pour ce rouge, au vers 165 ; la, pour sa, au vers 401 ; sont, pour font, au vers 517 ; le temps, pour les temps, au vers 554 ; à la main, pour en la main, au vers 557 ; repose pour reposa, au vers 660 ; beauté, pour beautés, au vers 741 ; de grâce, pour des grâces, au vers 772 ; et le nuage, pour aucun nuage, au vers 777.


Corneille, comme nous l’avons dit, n’a fait paraître qu’une seule édition des Louanges de la Vierge ; nous n’aurons donc pas de variantes à donner. L’édition de Nancy de 1746, dont nous avons parlé au tome VIII, p. xxii, contient, à la suite de l’Imitation, les Louanges de la Vierge, l’Office de la Vierge et tout ce qui l’accompagne dans le volume de 1670 (voyez ci-après, p. 57), à l’exception des Instructions et Prières chrétiennes. Ce texte de Nancy présente çà et là des corrections dans le genre de celles que nous avons relevées pour le chapitre Ier et dans la strophe 27 :


Verum panem angelorum…
Hic est panis viatorum,
Qui non est dandus canibus.

Ce sont des traits, comme dit Granet, tirés de deux hymnes (Verbum superum prodiens, et Lauda Sion Salvatorem) qui font partie de l’Office du Saint Sacrement. On sait que l’auteur de cet office est saint Thomas d’Aquin, l’illustre contemporain de saint Bonaventure.

  1. On lit dans la strophe 1 des Louanges de la Vierge :
    Da robur, fer auxilium ;