Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 9.djvu/22

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8 LOUANGES DE LA SAINTE VIERGE.

O vierge sans pareille, et de qui la réponse

Mérita de porter et conçut Jésus-Christ,

Sitôt que Gabriel t’eut fait l’heureuse annonce

Qu’en un souffle sacré suivit le Saint-Esprit ;

Vierge devant ta couche, et vierge après ta couche, i 5

Montre en notre faveur que la pitié te touche,

Qu’aucun refuge à toi ne se peut égaler ;

Et comme notre vie, en disgrâces fertile,

Durant son triste cours incessamment vacille,

Incessamment aussi daigne nous consoler. 2 o

L’esprit humain se trouble au nom de vierge mère,

L’orgueil de la raison en demeure ébloui :

De la vertu d’en haut ce chef-d’œuvre inouï

Pour leurs vaines clartés est toujours un mystère.

La foi, dont l’humble vol perce au delà des cieux, 2 5

Pour cette vérité trouve seule des yeux,

Seule, en dépit des sens, la connoît, la confesse ;

Et le cœur, éclairé par cet aveugle foi,

Voit avec certitude et soutient sans foiblesse

Virgo pia sine pare, Gabriele nuntiante Quœ meruisti portare Christum, flatu sacro fiante, Virgo partum post et ante, Refugium singulare, In hac vita vacillante Tuos servos consolare.

Ecce stupet humanitas Quod sis virgo pucrpera ; Scire nequit fragilitas Tantse virtutis opéra. Fides transcendens aethera Coniitetur et véritas : Ex te, mater Christifera,