Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/526

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Seigneur, qui par de vifs rayons
pénètres chaque conscience,
juste juge, en qui nous voyons
et la force et la patience,
tu sais quelle fragilité,
quelle pente à l’impureté
suit partout la nature humaine :
daigne me servir de soutien,
et sois la confiance pleine
qui me guide au souverain bien.

Pour ne voir point de tache en moi,
mon innocence n’est pas sûre ;
tu vois bien plus que je ne voi,
tu fais bien une autre censure :
aussi devrois-je avec douceur
m’humilier sous la noirceur
de tous les défauts qu’on m’impute ;
et souffrir d’un esprit remis,
lors même qu’on me persécute
pour ce que je n’ai point commis.

Pardon, mon cher Sauveur, pardon,
quand j’en use d’une autre sorte ;
ne me refuse pas le don